dimanche 27 novembre 2011

13/ TOUT A UNE FIN...


On frappe à la porte. Je me réveille et regarde l'heure. Il est 6h03. Qui cela peut-il bien être ? Il est strictement interdit de sortir de chez soi. Les coups redoublent. Je descends de mon lit et me dirige vers la porte.
– C'est qui ?
– Police, ouvrez !
Mon estomac se serre. Après avoir pris une bonne inspiration, j'ouvre la porte. Un homme entre en présentant sa carte. Il porte une combinaison radio-protectrice. Il l'enlève pendant que je regarde par le judas si les appartements voisins sont éclairés, puis dit :
– Vous êtes irrécupérable ! J'ai fait le maximum pour vous sauver. Vous vous êtes crue plus forte que les autres, plus maligne, plus courageuse et vous serez hors d'état de nuire dans quelques heures... C'est bête, hein ? Je m'étais pris d'affection pour vous. J'aimais bien votre petit coté naïf. Vous croyez qu'il suffit d'informer les gens pour qu'ils se révoltent et que le monde change. Vous êtes mignonne.
– Pourquoi venez-vous m'arrêter si je ne présente aucun danger?
Le flic hésite puis lâche :
– Pour que les autres ne se mettent pas en tête de faire pire.
– Pire ? Que peut-on faire de pire ?
– Vous organiser.
– Pour faire quoi ? Puisque nous sommes enfermés chacun dans nos cellules individuelles ?
Il ne répond pas.
Je me lance :
– On pourrait décider de sortir pour vérifier si c'est bien invivable dehors. Et on s'apercevrait qu'il n'y a pas eu d'explosion à la centrale. Qu'on est enfermé chez nous de notre plein gré...
Il me coupe :
– Il faut me suivre maintenant.
– Pourquoi moi ?
– On arrête tous ceux qui s'intéressent de trop près aux affaires du monde. Ceux qui ont la plume agile, comme toi et qui n'ont pas peur de relayer des infos dissidentes... Vous avez vous-même rempli vos fiches de Renseignements Généraux ! On sait ce que vous pensez, comment vous vivez, qui vous fréquentez, votre famille, votre emploi du temps... Bande de crétins !
Il renfile sa combinaison. Je tente :
– On se croyait en démocratie.
– C'est bien ce que je disais : bande de crétins !
Il ouvre porte de l'appartement derrière laquelle attendaient deux agents et me pousse dehors.


< FIN >